
« La sociologie est un sport de combat »
Pierre Bourdieu
On cache une société de caste
Sous une société de classe
On te dit : il suffit de le vouloir
On te dit : tu n’as qu’à prendre l’ascenseur
Et bien sûr on voudrait le prendre cet ascenseur
Mais l’ascenseur est tout petit
Il faut se tenir bien droit dedans
Il faut se tenir bien propre dedans
Et alors qu’est-ce qu’on fait des autres ?
Des enfants amputés d’amour
Des enfants qui puent la rue
On fait rien ? »
Julie Gilbert
Partant du principe que la sociologie est un sport de combat, nous avons décidé de travailler notre recherche corporelle de façon radicale autours des portés. Deux personnages se retrouvent au centre de la Kinésphère de l’autre. Les portés sont une discipline qui engage la confiance absolue en l’autre. Les corps se retrouvent alors tantôt écrasés par celui qui le domine tantôt dominants grâce à la hauteur qu’ils prennent.
Nous seront nous-mêmes portés par un texte fort, aiguisé par la plume de Julie Gilbert. L’effusion du plateau consistera à prendre des risques autant sur le plan artistique que physique, les corps portés porteront ce texte pour porter la parole de ceux qui n’en n’ont pas. Le dépassement de nos propres limites va permettre une réécriture constante des rôles qui nous sont imposés dans nos sociétés par notre âge, notre sexe, nos origines sociales et culturelles, afin de remettre en cause les idées préconçues sur nos physiques et nos apparences. Nos différences, nos éloignements, vont s’effacer pour qu’on ne sache plus qui est qui, en semant la confusion.
Notre détermination à communiquer nos émotions et nos idées pour atteindre une forme d’universalité, sera le leitmotiv de notre travail de création. Nous voulons susciter le débat, la discussion et des questionnements plus larges à partir de nos chemins de vie personnels.